jeudi 30 décembre 2010

LE PERE NOËL EST AUSSI PASSÉ POUR LES BANQUES


La dette, qu’évoque ce mot pour chacun d’entre nous ? Au mieux un énorme précipice, au pire un puits très profond dans lequel nous serions tous aspirés. Sauf qu’un précipice ou un puits sont des choses rationnelles, compréhensibles, non virtuelles, pas la dette.

La dette d’un Etat, sans commune mesure avec la dette individuelle vis-à-vis d’un organisme prêteur, n’a d’existence que par la volonté politique des Etats d’avoir transféré la création de monnaie vers le secteur bancaire depuis 1971. L’Amérique, première puissance économique mondiale a dicté sa volonté en 1971, qui consistait a dématérialiser la monnaie en supprimant la convertibilité en matière précieuse (or, argent,...).
Le monde entier a suivi et avec cette énorme conséquence que trouver de la monnaie est devenu une dette puisqu’il faut l’emprunter.

Auparavant la création de monnaie était un privilège d’Etat pour autant que celui-ci était capable d’augmenter sa richesse par la croissance et d’insuffler à son économie la dynamique permettant d’instaurer la confiance dans sa monnaie.

Si la production stagne et que l’Etat continue d’émettre de la monnaie pour assurer son fonctionnement, il y a risque d’inflation pour compenser la dévaluation de la richesse. Le problème des Etats étant l’inflation et le rapport permanent entre production et richesse, il fallait séparer les deux.
Seul moyen de continuer à créer de la richesse : emprunter en tablant sur la croissance afin d’accélérer le processus d’enrichissement.

A titre individuel, ça peut marcher. Nous pouvons emprunter pour acheter un bien immobilier et cela nous rend plus riches, si le marché ne s’effondre pas à cause justement d’une brusque incapacité des ménages à améliorer leur pouvoir d’achat.
En théorie c’est bien. Il serait inimaginable de devoir économiser pendant 20 ou 30 ans pour acquérir un bien. Pendant ce temps, l’économie ne tournerait qu’au ralenti. Je peux donc anticiper sur une future probable croissance de mes revenus.

Malheureusement les initiateurs de cette théorie avaient en tête bien autre chose : leur propre enrichissement. En transférant la création de richesse vers le privé, en rendant virtuelle la création de monnaie, puisqu’elle n’existe plus que sur la seule confiance du prêteur vis-à-vis de l'emprunteur, les banques avaient bien calculé leur coup. Elle peuvent prêter de l’argent qui n’existe pas, sans aucun rapport avec l’économie réelle, créatrice de vraie richesse. Elles peuvent créer de l’argent indéfiniment. Elles peuvent également fixer les pires conditions aux Etats en déficit, qui pris à la gorge n’ont pas d’autre choix pour survivre.

D’un système de monnaie permanente (réelle) nous sommes passés à un système temporaire (l’argent n’existe qu’entre le moment ou il est prêté et le moment ou il est remboursé). L’argent n’existant plus qu’au travers d’échanges comptables et électroniques, tout est permis.

Les politiques, quel que soit leur appartenance (?!), qui clament aujourd’hui qu’il faut limiter les dépenses et rembourser la dette sont complices du système.
Mais il y a certainement pire que la complicité : l’ignorance, l’incompétence et la facilité qui consistent à accepter tout pour éviter de remettre en cause les fondements actuels.

La dette n’existe pas, c’est une création d’une extrême intelligence et l’avènement de l’Euro qui n’est pas à remettre en cause par ailleurs, a décuplé le pouvoir de cette intelligence qui a réussi à convaincre nos élites qu’il n’y avait pas d’autre choix.

Limiter l’endettement pour l’Europe n’est pas uniquement une posture vertueuse, elle contraint les pays endettés à brader leurs services publics vers les investisseurs privés et en conséquence ces pays ne pourront plus abonder les systèmes sociaux (maladie, retraite, …) qui glisseront inexorablement vers ces mêmes investisseurs privés (banques, assurances, fonds de pension,…).
La boucle est bouclée : tu me donnes ton argent et je te le prêterais si tu en as besoin mais tu me devras quelques intérêts, c’est bien normal.

Moralité : le Père Noël est bien une ordure.

Aucun commentaire: