lundi 6 avril 2009

LA JOURNEE DE LA JUPE



Courez-y, ne ratez pas ce film, sans chemise, sans pantalon, en bas résille ou en chaussettes à rayures !
Plus qu’un film, une œuvre sans doute et qui fera date par l’originalité de son intrigue.Une enseignante qui pète les plombs et qui prend le pouvoir par la force dans une zone qu’on pourrait presque qualifier de non droit, tant les comportements sont à mille lieues de nos codes les plus communs.
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Le décor est planté dans un collège ou les élèves chahutent violemment. Nous sommes dans un lieu dit sensible ou plus rien ne semble ordinaire. Le langage et les comportements sont exacerbés par la perception des jeunes à comprendre qu’ils vivent dans un no man’s land.
Les enseignants du collège tentent de canaliser du mieux qu’ils peuvent cette violence tout en respectant une certaine distance de sécurité, tant physique que mentale.
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Une enseignante, prof de français interprétée par Isabelle Adjani, formidable, n’est plus en phase avec cet environnement et un évènement inattendu va la précipiter avec ses élèves dans une spirale infernale dont l’issue sera dramatique mais en même temps rédemptrice.
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Ce film à presque valeur de documentaire tant les jeunes acteurs jouent indéniablement avec leur vécu personnel et font passer un message d’alerte auquel nul ne peut être insensible. Ils sont hallucinants de vérité.
On les honni au début de tant de haine, puis tout doucement au travers des mises en situation de chacun, les vérités éclatent au grand jour, les bons sentiments n’affleurent qu’à peine en surface des invectives d’une violence inouïe, mais bientôt une lente empathie vous gagne au fur et à mesure que tous les non-dits explosent à la face de tous.
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La revendication originale de la prof pour libérer les élèves, une journée de la jupe, prend tout son sens pour les jeunes filles habillées comme des sacs pour se protéger de la lubricité des garçons. C’est le droit pour toutes les femmes de ne plus devoir se cacher, le droit d’exister pour elles mêmes sans avoir à se justifier, sans avoir à craindre d’être violées.
Un retournement de situation causera le drame final, malgré la sagesse d’un représentant des forces de l’ordre qui fera tout pour éviter une issue qu’il est seul à percevoir.
A ses cotés, la Ministre de l’Intérieur campe le personnage le plus inhumain qui soit, celle qui veut en finir, quel qu’en soit le prix.
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Au-delà d’une dramatique, haletante et parfaitement jouée, se lit tout le drame des banlieues, tout ce qu’on ne veut pas voir et qui pourrait bien nous exploser à la figure une fois de plus.

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